Le plus grand diviseur commun

Que ce soit pour simplifier une fraction ou pour résoudre un problème d’arithmétique, il est souvent utile de calculer le plus grand diviseur commun de deux nombres entiers a et b. Le plus grand diviseur commun de a et b est noté a\wedge b et on rappelle ci-dessous l’algorithme d’Euclide qui permet de le calculer.

Pour calculer par exemple 158\wedge 34 on réalise des divisions euclidiennes successives, le premier quotient est la partie entière de 158/34 c’est à dire q_0=[158/34]=4 et le premier reste est alors 158-4\times 34=22, on obtient en continuant ainsi :

\displaystyle q_0=\left[\frac{158}{34}\right]=4 ; q_1=\left[\frac{34}{22}\right]=1 ; q_2=\left[\frac{22}{12}\right]=1 ; q_3=\left[\frac{12}{10}\right]=1 ; Q=\frac{10}{2}=5

Il faut s’arrêter lorsque le quotient à calculer donne un nombre entier, dans l’exemple étudié c’est le quotient Q=10/2 qui donne un nombre entier et qui signale ainsi la fin de l’algorithme. De plus le dénominateur du quotient Q est le plus grand diviseur commun 158\wedge 34=2 qui était recherché. Le nombre de quotients avant Q est p=4 et la suite de ces quotients (q_0,q_1,q_2,q_3) peut alors nous permettre de déterminer des entiers u et v tels que 134u+58v=134\wedge58. Pour cela on considère la suite de coefficients définie par récurrence de la façon suivante :

\displaystyle (c_0,c_1)=(1,q_{p-1}) \text{ et pour tout } n \in\mathbb{N}\cap[0,p-2],c_{n+2}=c_n+q_{p-n-2}c_{n+1}

L’initialisation de cette suite (c_0,c_1)=(1,q_3)=(1,1) se fait avec 1 et le dernier quotient avant Q. On calcule ensuite les coefficients suivants en vérifiant que la somme de l’indice du coefficient calculé et de l’indice du quotient utilisé est toujours égale à p=4. Cela nous donne c_2=c_0+q_2c_1=1+1\times1=2 puis c_3=c_1+q_1c_2=1+1\times2=3 et ensuite c_4=c_2+q_0c_3=2+4\times 3=14. On ne peut pas continuer les calculs puisque la formule de récurrence ne peut plus fonctionner. Les valeurs absolues des entiers relatifs u et v sont alors données respectivement par les deux derniers coefficients calculés et il faut juste retenir que les nombres u et v sont opposés pour pouvoir conclure que (u,v)=(-3,14). Nous avons ainsi obtenu une égalité -3\times 158+14\times 34=158\wedge 34 que l’on appelle l’identité de Bachet-Bézout. On peut à présent énoncer le théorème suivant :

Théorème de Bachet-Bézout : Si a et b sont deux entiers relatifs alors il existe deux entiers relatifs u et v tels que au+bv=a\wedge b.

Le plus grand diviseur commun de a et b nous permet aussi de calculer si on le souhaite le plus petit multiple commun de a et b. Ce dernier nombre noté a\vee b vérifie en effet la propriété suivante :

Propriété : Si a et b sont deux entiers relatifs alors on a (a\wedge b) \times (a\vee b) = |ab|.

En reprenant l’exemple de cet article on trouve ainsi 158\vee 34= 158\times 34 / 2=2686. Deux nombres entiers a et b sont dits premiers entre eux lorsque a\wedge b=1, à ce propos le théorème de Bachet-Bézout permet de démontrer un autre théorème important utile dans divers problèmes de divisibilité :

Théorème de Gauss : Si a, b et c sont des entiers relatifs non nuls tels que a \wedge b=1 et a divise bc alors a divise c.

Preuve : On peut noter u et v des entiers relatifs tels que au+bv=1 d’après le théorème de Bachet-Bézout, de plus si k est un entier relatif tel que ak=bc alors on a auc+bvc=c donc auc+akv=c puis a(uc+kv)=c ce qui prouve que a divise c.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *