Les équations de degré 3

Une équation de degré 3 est une équation (E) de la forme :

\displaystyle z^3+az^2+bz+c=0

On suppose ici que les nombres (a,b,c) sont réels. Comment peut-on résoudre ce type d’équation ? La première étape est de supprimer le terme de degré 2 dans l’équation (E). Pour cela on note x=z+a/3 et on remplace donc la variable z par x-a/3 ce qui nous donne l’équation (C) écrite sous la forme de Cardan :

\displaystyle x^3=2p+3qx

Les nombres (p,q) dépendent de (a,b,c) et sont réels. Le discriminant de l’équation (C) est \Delta=p^2-q^3 et lorsque \Delta \geq 0 on peut noter \delta une racine carrée réelle de \Delta puis on a la formule suivante découvert par le mathématicien Jérôme Cardan au 16-ème sciècle qui permet de trouver une solution particulière \gamma de l’équation (C) :

\displaystyle \gamma=\sqrt[3]{p+\delta}+\sqrt[3]{p-\delta}

Considérons par exemple l’équation (E) :

\displaystyle z^3+3z^2-15z-52=0

Si on pose x=z+3/3=z+1 alors en remplaçant z par x-1 on obtient la forme de Cardan (C) :

\displaystyle (x-1)^3+3(x-1)^2-15(x-1)-52=0\iff x^3=35+18x

On a (p,q)=(35/2,6) donc le discriminant de (C) est \Delta=(35/2)^2-6^3=361/4 et sa racine carrée est \delta=19/2. D’après la formule de Cardan une solution particulière de (C) est \gamma=\sqrt[3]{35/2+19/2}+\sqrt[3]{35/2-19/2}=\sqrt[3]{27}+\sqrt[3]{8}=3+2=5.

Lorsque l’on connaît une solution particulière \gamma d’une équation de degré 3 alors la résolution devient facile car on peut factoriser l’équation (C) par x-\gamma puis étudier l’équation de degré 2 qui en résulte :

\displaystyle x^3-18x-35=(x-5)(x^2+5x+7)

Dans l’exemple étudié, le discriminant de l’équation du second degré x^2+5x+7=0 est strictement négatif ainsi l’équation (C) admet une unique solution qui est 5. Il en résulte que l’équation (E) admet aussi une unique solution qui est 5-1=4.

Comment peut-on résoudre l’équation de degré 3 lorsque son discriminant est négatif ? C’est la question que se pose Raphaël Bombelli un autre mathématicien contemporain de Jérôme Cardan. C’est dans cet objectif qu’il invente les nombres complexes et en particulier le nombre imaginaire i dont le carré vaut -1.

Prenons pour second exemple l’équation (C') :

\displaystyle x^3=176+60x

On a (p,q)=(88,20) donc le discriminant de (C') est \Delta=88^2-20^3=-256 et l’une de ses racines carrées complexes est \delta=16i. D’après la formule de Cardan une solution particulière de (C') est \gamma=u+\overline{u} avec u une racine cubique complexe de 88+16i. Une étude plus approfondie des nombres complexes permet de développer des outils pour calculer une racine cubique complexe, dans notre cas u=-2-4i est une racine cubique complexe de 88+16i. On peut d’ailleurs vérifier par le calcul que (-2-4i)^3=88+16i ainsi la formule de Cardan nous donne :

\displaystyle \gamma=(-2-4i)+(-2+4i)=-4

On termine cette fois encore la résolution de (C') en factorisant et en étudiant l’équation du second degré qui en résulte :

\displaystyle x^3-60x-176=(x+4)(x^2-4x-44)=(x+4)(x-2+4\sqrt{3})(x-2-4\sqrt{3})

Nous pouvons maintenant énoncer le théorème ci-dessous qui résume comment résoudre une équation de degré 3 :


Résolution d’une équation de degré 3 :
Soit p et q deux nombres réels, on considère l’équation x^3=2p+3qx.
Le nombre \Delta=p^2-q^3 est appelé le discriminant de l’équation et on note \delta=\sqrt{|\Delta|}.
Si \Delta >0 alors l’équation admet 1 solution réelle et si \Delta =0 alors l’équation admet 2 solutions réelles, dans ces deux cas une solution est : \displaystyle \sqrt[3]{p+\delta}+\sqrt[3]{p-\delta}
Si \Delta <0 alors l’équation admet 3 solutions réelles et une solution est u+\overline{u}u est une racine cubique complexe de p+i\delta.

La preuve de ce théorème et davantage de détails sont proposés dans le fichier joint ci-dessous.

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